À l’heure où la digitalisation explose, il est important de se poser cette question : l’impact de nos activités numériques sur l’environnement peut-il être réduit ? La prise de conscience de l’empreinte environnementale du digital est devenue un sujet de débat et de réflexion. Aujourd’hui, les outils numériques sont omniprésents. Pour travailler, pour se divertir, pour s’informer, pour consommer pour effectuer des achats … Nous utilisons le digital sans même nous en rendre compte, et sans même nous demander si cette utilisation massive a des conséquences sur l’environnement. Alors, la transition numérique est-elle une alliée ou une ennemie de l’écologie ? Est-il possible de les réconcilier ? Comment ? On fait le point dans cet article.
Numérique et environnement : un lourd bilan
Les outils numériques ont envahi notre quotidien : tablettes, pc, jeux vidéo, smartphones. Nous les utilisons à outrance chaque jour. Sans oublier la crise sanitaire qui est venue amplifier cette consommation, en faisant notamment entrer le télétravail dans les mœurs et les foyers. La surchauffe des réseaux durant le confinement ou encore les difficultés des fournisseurs pour libérer de la bande passante témoignent justement de ce phénomène. Cette consommation numérique aurait donc des répercussions importantes sur les émissions de gaz à effet de serre et pourrait atteindre des sommets si nous ne rectifions pas le tir rapidement. Et les causes de cet impact environnemental sont nombreuses. Parmi elles, nous pouvons citer quelques exemples :
Le renouvellement des terminaux
Les smartphones, écrans, ordinateurs, etc., ou plus précisément leur fabrication et leur production, sont responsables d’une grande partie des impacts environnementaux du numérique. L’extraction des matériaux nécessaires pour la conception des composants électroniques représente une exploitation des ressources non négligeable.
La croissance du poids des logiciels
Les logiciels nécessitent toujours plus de mémoire et ont pour conséquence l’obsolescence prématurée de nos appareils.
Les déchets électroniques
Ils sont également en perpétuelle croissance et la France fait d’ailleurs partie des pays les plus émetteurs au monde. Près de 1,2 milliard d’équipements électriques et électroniques ont été mis sur le marché en 2019, représentant 2,1 millions de tonnes. 854 906 tonnes de déchets d’équipements électriques et électroniques ont été collectés en 2019 en France pour un taux de recyclage de 78 %.
La consommation annuelle de données et l’activité des datacenters
Elle a été multipliée par 3,5 en l’espace de 5 ans avec notamment la consommation des données 4G, boostée par le streaming vidéo.
L’urgence de la réconciliation
Une prise de conscience nécessaire
Le numérique s’est imposé dans nos sphères personnelles et professionnelles. En même temps, la question environnementale a pris de l’ampleur. Ces deux grands faits d’actualité provoquent le débat. Créé en 2004, GreenIT.fr est la communauté des acteurs du numérique responsable qui luttent pour un avenir numérique alternatif. Elle a dernièrement réalisé une étude, iNum, qui a permis de quantifier l’impact environnemental du numérique en France afin de penser à d’éventuelles pistes d’actions.
Cet enjeu crucial interpelle également le gouvernement. Un colloque a d’ailleurs eu lieu, retransmis en vidéo sur le site du ministère de l’Économie, et a réuni des élus, des entreprises, des acteurs locaux, ainsi que des experts pour faire le point sur la situation. À l’issue de ces discussions, trois axes d’intervention ont été énoncés, à savoir :
● Développer la connaissance de l’empreinte du numérique sur l’environnement ;
● Réduire cette empreinte ;
● Faire du numérique un levier de la transition écologique.
Les pistes évoquées
Plusieurs pistes ont été évoquées et sont en cours de réflexion. On parle de la possibilité de limiter le renouvellement des terminaux, en mettant en place une taxe carbone aux frontières européennes qui permettrait d’internaliser le coût environnemental des terminaux importés. On parle également de l’obsolescence programmée qui pourrait subir des sanctions. Le recours aux appareils reconditionnés est également préconisé. Il faut en effet savoir que la durée de vie moyenne d’un smartphone est égale à 23 mois. Le choix des appareils reconditionnés pourrait donc être intéressant surtout lorsqu’il s’agit de renouveler une flotte entière de smartphones pour une entreprise. Pour cela, le gouvernement réfléchit à une réduction du taux de TVA sur la réparation des terminaux et le choix des objets reconditionnés.
Concernant les données, des pistes sont étudiées pour que les forfaits téléphoniques soient davantage régulés. Enfin, les sénateurs n’ont pas oublié le cas des data center et réfléchissent à la possibilité de les concentrer sur le sol français et de renforcer leur complémentarité avec les énergies renouvelables.
Réconcilier numérique et écologie : l’affaire de tous
Mais, cette réflexion doit être engagée à tous les niveaux. Le gouvernement, mais aussi les entreprises et les particuliers doivent placer l’écologie au centre de leurs préoccupations. La transition numérique dont nous sommes chaque jour de plus en plus dépendants impacte considérablement notre planète, mais nous pouvons tous agir pour réduire les effets. La Greentech, par exemple, est un mouvement qui rassemble des acteurs qui construisent les technologies d’avenir en plaçant l’écologie au cœur des préoccupations. Des entreprises comme Cleanfox ou Sylfen figurent désormais comme pionniers en matière de numérique responsable.
Mais, au quotidien, nous pouvons également adopter des gestes responsables comme :
- Vider notre boite mail de manière régulière : le stockage des mails dans les data center est énergivore ;
- Ecrire ses mails au format texte plutôt que HTML (12 fois moins lourd et donc moins consommateur d’énergie)
- Limiter le nombre d’onglets ouverts : cela semble anodin, mais un onglet ouvert c’est un data center qui tourne ;
- Privilégier la navigation wifi car naviguer sur wifi consomme beaucoup moins d’énergie que la navigation par le réseau mobile.
- Dans la mesure du possible, désactiver le Bluetooth et les notifications pour limiter la consommation d’énergie ;
- Utiliser le streaming de manière raisonnable ;
- Débrancher les appareils dès qu’ils sont chargés ; Et ne laissez pas vos équipements sur batterie jusqu’à ce qu’elle soit entièrement vide car cela raccourcit sa durée de vie ;
- Supprimer les applis non utilisées ;
- Etc.
Le numérique est un secteur qui pèse sur l’environnement, c’est une évidence. On ne peut cependant pas ignorer les effets positifs de la transition digitale sur l’économie en général. Une prise de conscience collective est donc nécessaire pour placer l’écologie au cœur de cette digitalisation, pour tenter de réconcilier numérique et environnement et pour faire de ce défi un chantier prioritaire pour l’avenir.
L’engagement de chacun est important. Chez Muneo, nous en avons conscience, et sommes persuadés que tous ensemble, nous pouvons construire un avenir numérique alternatif. Faire bouger les lignes, nous connaissons, puisque nous nous engageons à notre niveau à placer l’humain au cœur de toutes nos solutions. Nous coopérerons aussi avec des structures comme Weeefund, une association qui a pour but de réduire la fracture numérique et le gaspillage électronique en proposant aux entreprises de soutenir le projet d’éducation numérique de structures socio-éducatives via le réemploi de leurs ordinateurs.
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